Il ne lui aura fallu qu’une seule déception pour prendre la décision de découvrir le monde professionnel. Après son bac littéraire, Samienti Said échoue en première année de droit à l’université de Mayotte. Quelques mois plus tard, son père lui propose de lui transmettre son entreprise de location de mobilier événementiel. La jeune femme accepte. Le secteur d’activité est porteur à Mayotte.
Elle quitte alors Paris, qu’elle avait rejoint pour travailler, puis s’envole pour l’Île Maurice pour se former. Trois semaines plus tard, elle rentre sur « son île ». L’Adie (Association pour le droit à l’initiative économique) lui octroie alors le prêt qui lui permet de s’envoler en Chine pour s’approvisionner en chaises, chapiteaux et accessoires. C’était il y a deux ans.

Quel est le sens de votre activité ? Pourquoi la menez-vous ?

Ylang Events & Cyber propose la vente d’accessoires multimédia, les services d’un cybercafé́ et la location de chaises, tables et chapiteaux pour tout type d’événement. Aujourd’hui, toutes les démarches administratives se font en ligne, et à Mayotte, peu de personnes savent utiliser un ordinateur. Je suis donc là pour les aider. Je me sens utile. J’aime le contact avec les gens. Pour la partie événementielle, je noue des partenariats afin que mes clients n’aient pas à aller chercher d’autres prestataires. Je suis là pour leur proposer ces services.

Racontez-nous (s) déclics qui vous a/ont poussée à entreprendre et les conseils que vous distilleriez à celles qui n’osent pas encore franchir le cap ?

J’ai toujours souhaité satisfaire ma famille en mettant en œuvre les conseils qu’elle m’avait  donnés. Je veux aussi me prouver à moi-même que je peux atteindre mes objectifs, même sans avoir fait de longues études de commerce. Mon conseil ?  Lancez-vous ! Créez vos business ! On peut toutes y arriver avec persévérance, dynamisme et travail, car dans ce milieu il faut beaucoup d’engagement.

Au quotidien, quelles sont vos astuces pour perdurer et affronter les défis ? Comment le réseau Femmes des territoires est-il un outil supplémentaire ?

J’aime me souvenir de mes débuts, il y a deux ans. J’ai déjà beaucoup appris. Jamais je ne voudrais revenir en arrière car je souhaite contribuer au développement socio-économique de mon île. Le réseau Femmes des territoires m’apporte plus de visibilité. Mais aussi du soutien, car on a toujours besoin de se sentir entourée, d’échanger avec d’autres entrepreneures pour renouveler ses idées, pérenniser mon entreprise et pourquoi pas concrétiser de nouveaux projets en dehors de Mayotte.