Marquée par son expérience personnelle auprès de sa mère, Magali Strassel a décidé d’accompagner les personnes vieillissantes, celles en fin de vie et leurs aidant·e·s. Elle leur propose des soins basés sur le toucher sensoriel pour leur apporter du bien-être et du réconfort. Son chemin entrepreneurial est empreint d’un profond altruisme et d’une grande humanité !
En quoi consiste le métier de gérontopraticienne ?
En tant que gérontopraticienne en soins de confort et de bien-être, j’interviens auprès des sénior·e·s à partir de 60 ans, des personnes fragilisées par l’âge, l’isolement, le handicap, la maladie, la maladie d’Alzheimer ou en soins palliatifs. L’objectif de cette pratique est d’accompagner au mieux-être des personnes ayant des troubles liés au vieillissement ou aux démences. J’utilise des techniques de toucher sensoriel spécifiques et adaptées à leur état et à leur installation (en fauteuil ou en lit médicalisé).
La gérontopraticienne peut agir sur différents objectifs en lien avec les besoins corporel, moral ou relationnel de la personne âgée. Mes soins ont des effets positifs sur la diminution des angoisses, les troubles du sommeil ou du transit intestinal, et sur le sentiment d’isolement. J’accompagne également les aidant·e·s avec un soin sur table de massage afin de leur permettre de lâcher leurs tensions, prévenir leur épuisement et les envelopper d’une douceur réconfortante.
Comment as-tu découvert ce métier ?
C’est une révélation tardive et assez incroyable pour moi puisque je ne me suis jamais sentie prédestinée à travailler avec des personnes âgées. J’étais art-thérapeute quand ma mère a été accueillie dans un EHPAD en 2022. J’ai tenté différentes approches art-thérapeutiques auprès d’elle pour limiter son anxiété. Un jour, alors que je lui brossais les cheveux, j’ai observé son visage qui se détendait. J’ai ensuite utilisé mes doigts pour la brosser et la masser délicatement sur le cou, les bras, les mains.
Cela a été une révélation ! Elle a fermé les yeux, posé enfin sa tête contre l’oreiller et m’a dit : « Ah oui, ça, ça me fait du bien, vraiment du bien, tu peux continuer ». À l’époque, je souhaitais développer mes accompagnements art-thérapeutiques auprès de personnes âgées. J’ai réalisé que ma pratique avait probablement des limites pour les personnes très dépendantes ou fort affectées par la maladie neuro-dégénérative.
C’est donc ce vécu très personnel qui t’a menée au métier de gérontopraticienne ?
Exactement. J’ai fait le lien entre les massages doux que j’avais proposés à ma mère et son état de dépendance qui s’aggravait. Au fil de mes recherches, j’ai découvert le centre de formation Hantone® où je me suis formée en 2024. Pendant la formation, j’ai pu mettre à profit mes apprentissages auprès de ma mère. Aujourd’hui, j’exerce mon métier en libéral dans le Pas-de-Calais.
Quel est l’impact sociétal de ton activité ?
Le métier de gérontopraticien·ne a un fort impact sociétal pour trois raisons principales :
Quelles sont les valeurs importantes au quotidien dans ton métier ?
Le respect et la bienveillance font partie de mon quotidien. Je pose un regard non jugeant sur la personne âgée dont je prends soin, quel que soit son état physique ou cognitif. J’apporte une attention particulière, un regard confiant, des paroles calmes et douces, en mettant toute mon affectivité au service de la personne. La rencontre se met en place de façon naturelle. Je rassure la personne pour la faire entrer dans une boucle bénéfique de confiance et de mieux-être. J’accomplis lentement des gestes protecteurs pour lui faire ressentir qu’elle mérite de l’attention et qu’elle a de la valeur.
Parlons maintenant entrepreneuriat ! Pourquoi as-tu choisi cette voie ?
Après plus de 22 ans comme salariée, j’aspirais à une vie professionnelle moins conventionnelle où je pourrai être plus indépendante. J’avais aussi envie d’avoir un rythme de vie équilibré entre mon emploi du temps professionnel et personnel.
Quel est ton plus grand défi professionnel ?
Je dois relever un défi de taille en 2025 : celui de me faire connaître sur mon territoire pour développer mon activité. J’ai validé ma formation en janvier 2025 et j’entame maintenant la phase de communication et de prospection. Les deux métiers de soins que je pratique sont peu connus et non remboursés par la Sécurité sociale. La tâche n’est pas simple ! De nombreux établissements sont intéressés par mes services, mais ils n’ont pas de budget. Je vais devoir faire preuve de persévérance pour réussir !
Tu as rejoint l’antenne de Femmes des Territoires de Boulogne-sur-Mer. Quel rôle joue le réseau dans ton parcours d’entrepreneuse ?
J’ai rejoint le réseau pour rompre avec la solitude professionnelle, car l’énergie d’équipe du salariat me manque. En rejoignant Femmes des Territoires, j’ai trouvé un nouvel équilibre. J’y rencontre des entrepreneuses géniales avec lesquelles des affinités se créent. Nous mettons en place des projets communs grâce à une dynamique collective.
Quel message aimerais-tu transmettre à celles qui créent leur entreprise ?
N’hésitez pas à partager vos difficultés ! Vous n’avez pas besoin d’être une super héroïne parfaite ! On ne peut pas toujours faire bonne figure et paraître positive, comme sur les réseaux sociaux. Parlez de vos problématiques avec d’autres entrepreneuses et vous trouverez de l’entraide. On passe toutes par des moments de doutes et d’échecs avant de réussir !
Rédigé par Marie-Hélène Dos Santos
« C’est un défi passionnant, une sensation d’essayer un nouveau métier chaque jour ! »
« Avec Femmes des Territoires, on se soutient de A à Z. On est là, n’ayez pas peur. »
« Il faut sortir ! Être entrepreneure, ça ne veut pas dire rester derrière son ordinateur. Il faut aller dehors, être visible. »
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