Elsa Langlais

Elsa Langlais

« Si une petite voix vous souffle que votre projet résonne en vous, alors, foncez ! »
Elsa Langlais Adhérente Femmes des Territoires
Fondatrice d' Elzarra Mosaïque
Nouvelle-Aquitaine, Bayonne (64)
Suivez son actualité
> Site web
L’art de la mosaïque ancrée dans des espaces.

Passeuse d’émotions et d’histoires, Elsa est une artisane de liens. Elle crée des mosaïques in situ sur mesure ancrées dans des lieux, murs, sols ou escaliers. Ses fresques, constituées à partir de morceaux de carrelage recyclés, se distinguent par leur texture et leur découpe. Un mélange de passion, d’amour et de patience pour des projets haut en couleur et hors du commun !

Comment es-tu devenue artiste mosaïste ?

Je me sens artiste depuis mon enfance passée dans la campagne auvergnate : je récupérais déjà des objets pour créer. C’était ma manière de transformer ce que j’avais sous la main en quelque chose de vivant. J’ai beaucoup voyagé et déménagé, ce qui m’a donné un goût pour les lieux, mais aussi un besoin profond d’ancrage. Le travail de la fresque in situ et du carrelage est devenu un moyen pour moi de prendre racine et de me relier à un territoire.

Je suis autodidacte, et mon activité s’est construite pas à pas, au croisement de ce qui m’anime, des rencontres et des projets. Aujourd’hui encore, je fais évoluer cette activité à la fois artistique, artisanale et sociale, en l’adaptant à la demande et à mes élans créatifs. Je construis un parcours fidèle à mes valeurs : travailler la fresque, valoriser la matière, respecter l’humain et le lieu.

Quel est l’impact social de tes créations artistiques ?

Selon moi, l’art public est essentiel. À travers mes projets, je cherche à transformer l’espace et à remettre de la poésie. J’ai travaillé par exemple sur l’escalier mosaïque de la rue de la Cabotte à Bayonne à l’occasion du Festival Points de Vue avec pour objectif de créer un lien entre le lieu et les passants. J’ai animé plusieurs projets participatifs où les habitant·e·s ont leur mot à dire sur leur cadre de vie. L’œuvre reste, et c’est une trace de leur passage, une forme d’appropriation joyeuse.

Tes créations ont-elles également un impact environnemental ?

En effet, je travaille uniquement avec des matériaux recyclés. Cela fait partie de mon engagement écologique, mais aussi symbolique : la matière a une mémoire, elle raconte quelque chose. C’est une manière de réparer, individuellement et collectivement, en laissant une empreinte sensible et durable.

Quelles sont tes sources d’inspiration ?

J’ai beaucoup voyagé et mon coup de cœur a été le Brésil ! Pour mon projet à Bayonne, c’est l’escalier Selaron à Rio de Janeiro qui m’a inspirée : un escalier orné de faïences de différents pays qui a transformé le quartier. Des artistes comme Niki de Saint Phalle et Gaudi m’inspirent beaucoup, tant par la force de leurs créations imposantes et colorées que par leur avant-gardisme. Mon inspiration puise sa source également dans l’observation de la nature et des gens.

Qu’est-ce qui te fait vibrer dans le processus de création ?

C’est de recoller les morceaux, au sens propre comme au figuré : voir les fragments s’assembler, retrouver une unité, donner naissance à une œuvre unique. C’est un geste de réparation, presque symbolique. Chaque fresque que je réalise est pensée pour un lieu, une personne ou une histoire. 

J’ai à cœur de rendre l’art accessible à tous·tes, d’aller vers les publics qui n’oseraient pas pousser la porte d’un musée. J’aime que mes œuvres soulèvent des questionnements ou des émotions. Parfois, un remerciement d’un passant ou d’un·e participant·e me bouleverse. Je prends alors conscience du sens de ce que je fais.

Pourquoi as-tu choisi la voie de l’entrepreneuriat ?

C’est plutôt l’entrepreneuriat qui m’a choisie ! J’ai toujours aimé être force de proposition, suivre mes idées et les explorer jusqu’au bout. C’est une voie que j’avais déjà empruntée dans ma vie, notamment avec la création d’une école de danse. L’entrepreneuriat m’offre une liberté d’action, de création et de choix à laquelle je suis très attachée.

À quel défi dois-tu faire face dans ton quotidien d’artiste ?

Chaque projet me lance de nouveaux défis : techniques, logistiques, parfois juridiques. J’apprends à faire dialoguer les secteurs artistiques et celui du bâtiment. Le plus difficile est de garder le cap, de rester motivée, persévérante et alignée avec mes valeurs profondes. J’essaie de ne pas me laisser décourager par les aléas, les lenteurs administratives ou les contraintes extérieures.

Quelles solutions mets-tu en place pour relever ces défis ?

J’ai choisi de bien m’entourer. Les réseaux professionnels sont un vrai soutien dans les moments de doute. Je fais aussi des coupures régulières en me reconnectant à ce qui est essentiel pour moi : la nature, la marche, les amis, la danse. J’ai appris à m’adapter, à rebondir, à ne pas rester figée sur les obstacles, mais à les intégrer dans le flux de mon activité. C’est un chemin de transformation, jour après jour.

Tu as choisi de rejoindre Femmes des Territoires à Bayonne : que t’apporte ce réseau dans ton activité professionnelle ?

Cela m’apporte une vraie sororité, de l’inspiration et des contacts professionnels précieux. C’est un espace bienveillant où l’on peut partager nos parcours en toute transparence, s’encourager, se sentir comprise par d’autres entrepreneuses. J’y trouve un soutien fort et efficace.

As-tu rejoint d’autres réseaux et comment contribuent-ils au développement d’Elzarra ?

Oui, j’ai rejoint plusieurs réseaux, chacun venant nourrir une facette différente de mon activité. Je fais partie d’un collectif d’artistes et d’un réseau d’artisan·e·s et d’artistes au niveau local. Je me rapproche de réseaux d’architectes, car ce sont souvent mes partenaires dans les projets sur mesure, qu’ils soient publics ou privés.

Mon activité est à la croisée de plusieurs mondes : entrepreneuriat, art, street art, artisanat, féminisme, architecture, bâtiment, upcycling… Je n’appartiens pas à une seule case, mais un peu à toutes. La difficulté, c’est de faire cohabiter ces différentes sphères. C’est aussi ce qui fait la richesse et la durabilité de mon travail : il est vivant, évolutif et ancré dans le réel.

Que dirais-tu à celles qui souhaitent se lancer dans l’entrepreneuriat ?

Si une petite voix vous souffle que votre projet résonne en vous, alors, foncez ! Avec passion et persévérance. Au début, j’aurais aimé qu’on me dise ce que j’entends souvent maintenant : « Continue, cette activité te ressemble vraiment ! » Je vous recommande aussi vivement de chercher des réseaux de soutien. Il y en a beaucoup, et l’enjeu, c’est de trouver celui où l’on se sent à sa place.

Logo Femmes des Territoires
Et si vous testiez ?
2 mois gratuits

D'autres femmes inspirantes

J’accède à
+1000 événements gratuits/an

en illimité partout en France ou en ligne

60€/an

30€ bénéficiaires minima sociaux

2 mois offerts

sans engagement
pour tout tester !

Un collectif de creatrice d'entreprise

Tous les avantages du réseau accessibles à 100%

  • Communauté de créatrices d’entreprise
  • Ateliers en ligne et en présentiel
  • Antennes physiques près de chez vous
  • Demandes de coups de pouce
Aller au contenu principal