

En quoi ton parcours a-t-il un lien direct avec la création d’Ocytosigne ?
Je suis interprète en langue des signes depuis plus de quinze ans et j’ai consacré ma carrière à créer du lien entre sourd·e·s et entendant·e·s. Cette expérience m’a confrontée aux obstacles d’accès aux soins : rendez-vous inadaptés, manque de soignant·e·s formé·e·s et sentiment d’exclusion. Le mode de communication des personnes porteuses de ce handicap invisible est différent. Pour autant, cela ne devrait pas être un frein à l’accès à la santé.
Comment est née la vision d’Ocytosigne ?
En France, plus de 7 millions de personnes sont sourdes ou malentendantes. Pourtant, les soins médicaux restent trop souvent inaccessibles. Rares sont les professionnel·le·s formé·e·s, les interprètes disponibles ou les interfaces réellement adaptées. Ce projet est né d’une indignation face à l’exclusion et de ma foi dans le pouvoir du lien humain. Je crois profondément que la santé est un droit universel. Et l’innovation, quand elle est pensée avec le cœur, peut réparer ce qui a été longtemps oublié. Face à cela, Ocytosigne veut offrir une réponse ambitieuse, durable et humaine. On ne parle pas d’un simple outil digital. On parle d’un enjeu de santé publique.
Peux-tu nous en dire un peu plus sur cette plateforme digitale ?
Ocytosigne est une plateforme de santé inclusive, en cours de développement. Elle mettra en relation les personnes sourdes et malentendantes avec des praticien·ne·s capables de communiquer en LSF (Langue des Signes français), LPC (Langue parlée complétée) ou via une transcription adaptée. La plateforme proposera des consultations en ligne, des formations à destination des professionnel·le·s de santé et un annuaire de praticien·ne·s sensibilisé·e·s. Mais Ocytosigne est bien plus qu’une plateforme : c’est une révolution silencieuse pour l’inclusion en santé !
L’impact sociétal et social, c’est ta priorité ?
Oui, en effet ! Ocytosigne est né en région Auvergne Rhône-Alpes, un territoire où la population sourde est particulièrement active, mais encore peu visible dans les structures de soins. Le projet renforce l’attractivité du territoire via ce pôle pilote d’inclusion en santé. Il crée du lien entre les acteurs publics, les praticien·ne·s, les associations et les institutions locales, tout en favorisant l’emploi d’interprètes et de formateur·rise·s en LSF. En améliorant la qualité de vie et l’accès aux soins de centaines de personnes, Ocytosigne contribuera
directement à l’inclusion sociale et à la cohésion territoriale, tout en valorisant les ressources locales et
les savoir-faire régionaux. L’impact social est très fort puisque le projet vise plusieurs objectifs : l’inclusion des personnes sourdes et malentendantes, l’égalité d’accès aux soins, la formation des soignant·e·s à la communication inclusive et la réduction de l’isolement.
Peux-tu parler également de l’impact environnemental d’Ocytosigne ?
L’impact environnemental n’est pas mis de côté. En effet, la plateforme permettra de réduire les déplacements grâce aux téléconsultations inclusives, de réaliser des économies de papier et de développer des outils numériques durables. Ocytosigne incarne finalement une innovation d’intérêt général, au croisement de la santé, du numérique et de la justice sociale.
Qu’est-ce qui t’anime dans ce projet ?
Je crois profondément qu’on ne peut pas parler d’égalité sans parler d’accessibilité. Ce que nous faisons avec Ocytosigne, c’est rendre la santé possible pour toutes les voix, y compris celles que la société oublie. Mon ambition est de porter un projet à impact qui écoute, relie et transforme.
De quels soutiens bénéficies-tu pour porter ce projet ?
En 2024, j’ai été lauréate du Startup Week-end d’Annecy ce qui m’a permis d’être accompagnée par la French Tech. Depuis, j’ai remporté en 2025 le prix Coup de Cœur du concours national 101 Femmes Entrepreneures.
Grâce à ces trophées, j’ai pu structurer mon projet d’innovation sociale : business model, stratégie, étude d’usage et collaborations avec Axone & Partners, le Groupe BBM, Alpact et le Grand Annecy. J’ai aussi des partenaires terrain comme Je Minisigne, l’Oreille Turquoise et Vice & Versa. Par ailleurs, des collaborations avec la Fondation Pour l’Audition, le Centre national d’information sur la surdité et Bpifrance sont en cours. Ocytosigne est soutenu par plusieurs incubateurs et structures engagées. Ces soutiens et distinctions confirment la pertinence du projet dans un contexte où les inégalités de santé ne cessent de se creuser.
Quels défis rencontres-tu pour concrétiser ton projet ?
J’ai beaucoup de défis à relever chaque jour ! Le principal est de porter le projet seule. J’ai été accompagnée dans l’écosystème entrepreneurial et je suis entourée de personnes-ressources, mais aujourd’hui je dois franchir un cap. Il me faut trouver des partenaires avec des compétences clés, des personnes prêtes à embarquer dans l’aventure par conviction. Et… spoiler alert : de belles choses commencent justement à bouger dans ce sens.
Quel message souhaites-tu transmettre aux futures entrepreneuses ?
Osez ! Vous n’êtes pas seule·s ! Il existe pléthore de dispositifs pour vous accompagner et vous soutenir. Il faut y aller, c’est une aventure qui vaut le coup. L’entrepreneuriat est synonyme d’apprentissage et de richesse, alors lancez-vous !
Comment la dotation du Prix Femmes des Territoires va-t-elle aider Ocytosigne ?
Depuis un an, je porte Ocytosigne, un projet qui a changé ma vie. Après une année intense — jalonnée d’écriture, de nuits blanches, d’actions sur le terrain, de rencontres, de doutes, d’élans et de prix remportés — l’obtention de la dotation de Femmes des Territoires est un geste de confiance absolument incroyable. Je souhaite donner à ce soutien une portée profondément symbolique : l’utiliser pour concrétiser et lancer officiellement l’entreprise. Je vais donc déposer la structure, fonder la société, ancrer dans le réel ce que je bâtis depuis des mois. La symbolique est puissante : l’acte de naissance d’Ocytosigne sera porté par un réseau de femmes qui soutiennent, encouragent, et qui, par cette dotation, me disent aujourd’hui : « On croit en toi. »
Rédigé par Marie-Hélène Dos Santos

« C’est un défi passionnant, une sensation d’essayer un nouveau métier chaque jour ! »

« Avec Femmes des Territoires, on se soutient de A à Z. On est là, n’ayez pas peur. »


« Il faut sortir ! Être entrepreneure, ça ne veut pas dire rester derrière son ordinateur. Il faut aller dehors, être visible. »
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