Christèle Gibaud

Quelles étapes de ton parcours ont été marquantes pour la création de CréActiv’Épanouies ?

Pendant 15 ans, j’ai été conseillère en assurance avec des missions de prévention du burn-out dans une grande entreprise. Et c’est moi qui ai fini par faire un burn-out ! Ne trouvant plus vraiment de sens à mon métier, j’ai eu un véritable déclic. J’étais passionnée par la relation d’aide, l’écoute et l’accompagnement humain. En parallèle, le coaching avait toujours fait partie de ma vie : je me suis formée à la PNL, à l’hypnose et au coaching. J’ai donc transformé l’épreuve du burn-out en opportunité en créant mon entreprise.

Tes premiers pas comme entrepreneuse n’ont pas été si simples ?

En effet ! Je me suis lancée avec des rêves plein la tête et tous mes réflexes de salariée : horaires rigides, to-do lists interminables, etc. J’ai frôlé le burn-out une deuxième fois. C’est à ce moment-là que j’ai découvert le slowpreneuriat. C’est une autre manière d’entreprendre, plus respectueuse de son rythme et de son énergie. Mon envie d’accompagner les femmes est née de là. Même si les débuts n’ont pas été de tout repos, j’ai persévéré et j’ai trouvé mes propres ressources.  

Quelle est ta mission aujourd’hui avec CréActiv’Épanouies ?

J’aide les entrepreneuses à développer leur activité sans sacrifier leur bien-être, leur énergie, ni leur vie personnelle. L’harmonie et le bien-être sont donc au cœur de mes accompagnements. Pour résumer, mon métier, c’est accompagner avec bienveillance et efficacité, en alliant respect de soi, simplicité, optimisation et sororité. L’objectif est que chaque entrepreneuse puisse avancer plus sereinement et plus librement dans son parcours pour créer un business performant qui respecte son rythme.

Comment interviens-tu auprès des entrepreneuses ?

Avec le coaching, j’accompagne les entrepreneuses débordées et épuisées par leur charge de travail à simplifier, structurer et optimiser leur business, pour en faire un modèle plus aligné. L’objectif est de leur permettre de gagner du temps sans sacrifier leur chiffre d’affaires. En tant qu’OBM (Online Business Manager), je soutiens les entrepreneuses également sur le plan opérationnel : pilotage de projet, lancement d’une offre, refonte d’un programme, création d’une page de vente ou optimisation de leur organisation interne. Pour certaines, je deviens littéralement leur bras droit stratégique, une personne de confiance sur laquelle elles peuvent s’appuyer pour gagner en sérénité et en efficacité.

Quelles sont les valeurs qui t’animent dans ton quotidien professionnel ?

Dans mon approche du slowpreneuriat, mes valeurs sont à la fois ancrées et humaines. Le respect de soi implique de se reconnecter à son propre rythme, de protéger son temps et son énergie et de faire des choix conscients. Ce respect va de pair avec la simplicité et l’optimisation. C’est important d’aller à l’essentiel en se délestant du superflu pour que l’entreprise devienne une alliée plutôt qu’une source de stress. J’ajouterais aussi la liberté et le partage : entreprendre, c’est aussi se donner le droit de tracer son chemin et de créer ses propres règles, tout en restant connectée aux autres.

Comment es-tu passée du salariat à l’entrepreneuriat ?

Après mon burn-out, je n’imaginais même pas retourner dans mon ancien environnement en tant que salariée. C’était devenu un point de non-retour : il fallait que je crée mon propre chemin. J’ai pris conscience que mes différentes expériences m’ont permis de développer autonomie, organisation et persévérance, des qualités essentielles pour être à son compte. L’idée a mûri tout au long de mon rétablissement post burn-out et l’entrepreneuriat s’est imposé comme une évidence. J’ai choisi de créer un business aligné avec mes valeurs, tout en continuant à aider les autres.

Quelles difficultés as-tu rencontrées et comment les as-tu surmontées ?

Quand je me suis lancée, j’ai offert un nombre incalculable de séances de coaching et d’ateliers. J’avais beaucoup de mal à parler de mes services et de ma valeur et à oser vendre mes offres. Pourtant, j’avais toujours été une excellente conseillère commerciale dans mon ancienne entreprise ! J’ai eu le déclic quand j’ai été moi-même accompagnée par une business coach. J’ai appris à structurer mes offres, à communiquer de façon authentique et à vendre avec plus de fluidité. Cela m’a demandé de sortir de ma zone de confort ! Mais depuis, je me sens plus alignée et confiante.

Quels rôles jouent les réseaux entrepreneuriaux dans le développement de ton activité ?

Ils jouent un rôle fondamental ! La solitude était mon tout premier frein avant de me lancer. J’ai compris rapidement que je devais tisser des liens avec d’autres entrepreneuses pour ne pas me sentir seule. Les réseaux laissent de la place pour partager ses questionnements, trouver des conseils et garder sa motivation intacte.

Tu es coordinatrice de l’antenne de Vienne-Chasse-sur-Rhône. Pourquoi as-tu choisi de t’investir pour Femmes des Territoires ?

J’ai conscience qu’un réseau bienveillant et dynamique peut faire toute la différence. Chez Femmes des Territoires, les adhérentes se soutiennent et se boostent. Les rencontres nous aident à rester motivées et à progresser plus vite tout en sortant de l’isolement qui peut parfois peser. En tant que coordinatrice, j’aime challenger les autres membres avec des petites actions à mettre en place. Pour moi la sororité est un pilier fondamental. J’ai choisi de m’investir dans ce réseau pour aider les entrepreneuses à développer leur projet dans un environnement bienveillant et stimulant.

Qu’aimerais-tu transmettre aux entrepreneuses qui se lancent ou déjà en activité ?

Osez ralentir pour mieux avancer ! Au premier abord, cela peut sembler contre-intuitif. Pourtant c’est essentiel de se poser et de réfléchir à ses priorités pour progresser sans s’épuiser. Que vous soyez débutante ou entrepreneuse aguerrie, prenez de bonnes habitudes dès le départ. Chaque entrepreneuse devrait pouvoir vivre de son activité sans sacrifier sa vie personnelle et retrouver la liberté et le plaisir d’entreprendre.